• On peut se dire au revoir plusieurs fois..

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    « Tôt ou tard, il allait revenir. Je connaissais les pronostics de mon cancer. Je pouvais retarder l'échéance, gagner des années, presque l'oublier, mais cette fois c'était "the Big One", comme disent les Californiens qui redoutent un tremblement de terre dévastateur.
    Cette rechute m'a amené à me poser les questions les plus graves, peut-être les plus importantes, de ma vie : si je suis rattrapé par la maladie alors que je pense, mange, bouge, respire et vis anticancer, alors que reste-t-il d'Anticancer ?
    C'est pour répondre à cette question que j'écris aujourd'hui.
    Ce livre est aussi l'occasion, pour moi, de dire au revoir à tous ceux qui ont apprécié mes livres précédents ou qui sont venus m'écouter. Quoiqu'il arrive, j'ai le ferme espoir que cet au revoir ne sera pas le dernier.
    On peut se dire au revoir plusieurs fois. »

    Bonjour à toutes et tous,

    Je voulais vous faire partager les dernieres phrases du dernier livre du médecin Neuropsychiatre, le Dr David Servan-Schreiber "On peut se dire au revoir plusieurs fois". Il s'est éteint ce dimanche 24 juillet 2011...

    Dans un livre court, une centaine de pages, et très personnel, David Servan-Schreiber fait le bilan de son long combat contre le cancer, plusieurs fois victorieux et semé de rechutes. Avec lucidité, et de façon lumineuse, il parle de la douleur, de la peur et du courage face au mal, mais aussi de l’espoir, de la force de vivre, et de ses rêves d’avenir. Écrit par un homme que la maladie atteint mais ne brise pas, ce témoignage poignant évoque la mémoire de Jean-Dominique Bauby et de son Scaphandre dans la manière qu’il a de nous faire aimer la vie en regardant la mort en face.


    « Il m’arrive de fantasmer qu’en grandissant mes enfants se sentiront enveloppés d’un fin voile protecteur, comme si une force bienveillante flottait sur eux. Comme si, en m’en allant, je leur avais laissé quelque chose de moi, une part immatérielle qui ne peut être vue, entendue ni touchée … mais qui peut être ressentie comme une force d’amour inconditionnel toujours prête à les soutenir, à les animer, à les pousser.

    Il m’arrive même d’imaginer que cette part de moi soit douée de conscience et qu’elle réussisse d’une manière ou d’une autre à soutenir ceux que j’aime dans leur deuil. Ce serait merveilleux de pouvoir insuffler à mes enfants de la force, du courage et le désir de contribuer au bonheur général plus tard quand ils seront grands. Après quoi, je passerais tout à fait « de l’autre côté », le cœur en paix.

    Je sais que l’image de mes grands-parents et de mon père continue de vivre en moi. C’est une vérité psychologique bien connue : quand nous perdons un proche, une personne aimée, quelque chose de ce qu’ils nous ont apporté continue de vivre en nous et de nous inspirer. Nos morts vivent dans nos cœurs. C’est la forme d’« immortalité » la plus consolante et celle à laquelle je tiens le plus.

    J’aime cette phrase tirée d’une lettre qu’un homme avait envoyée à sa femme au moment de partir pour la guerre civile américaine. Il avait assez peu de chances d’en revenir. « Si je ne reviens pas physiquement, lui écrit-il, n’oublie pas que chaque fois que tu sentiras la brise sur ton visage, ce sera moi qui serai revenu t’embrasser. » Cette intuition, j’aimerais la partager avec ma femme et mes enfants. Qu’au moment où ils sentiront la caresse du vent sur leur visage, ils se diront : « Tiens, c’est papa qui vient m’embrasser. »

    Au revoir Monsieur Servan-Schreiber et Merci pour ces mots que vous nous livrez avec tant d’élégance, de simplicité et de générosité de cœur tout au long de ce merveilleux livre ... 
    Il a su toucher mon coeur et entrer en résonance avec ma vie et peut-être la votre également...

    Bonne lecture

    Pépine

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